DIMANCHE 06 octobre
07h15 : mon réveil sonne. Je n’ai pas envie d’y aller.
07h15 : mon réveil sonne. Je n’ai pas envie d’y aller.
07h20 : mon réveil re-sonne.
Je n’ai toujours pas envie d’y aller. Pourquoi je me suis inscrite à cette
course, déjà ?
07h21 : en même temps, je
suis malade, je peux très bien ne pas y aller et dire que je crevais au fond de
mon lit.
07h23 : ça me ferait mal de
louper ça, mais je n'ai pas la motivation.
07h25 : si je n’y vais pas,
ça veut dire que j’aurais pu sortir hier soir, mais je ne suis pas sortie pour
pouvoir faire cette course.
07h30 : victoire ! Je
suis sortie de mon lit.
08h02 : p*tain, pourquoi
j’arrive pas à épingler mon dossard ?
08h09 : je suis dehors et il
fait froid, je n’ai plus envie d’y aller.
08h10 : j’enfourche mon
vélo, direction place Bellecour.
08h11 : deux personnes avec
un tee-shirt jaune, le même que celui que je n’ai pas voulu mettre, montent en
voiture. Et un groupe en tee-shirts bleus.
08h12 : certains y vont en
courant. Les gens sont fous.
08h15 : j’ai arrête de
compter le nombre de gens qui allaient dans la même direction que moi, en tenue
de course, je suis motivée, il y a du monde, ça va être chouette.
08h 25 : je lâche mon vélo,
je dois aller jusqu’à la consigne, je n’arriverai jamais à revenir à mon sas de
départ dans les temps.
08h27 : il y a beaucoup trop
de monde.
08h31 : il y a beaucoup trop
de monde qui semble être en pleine forme, contrairement à moi. Que suis-je
venue faire dans cette galère ?
08h32 : j’ai déposé mes
affaires à la consigne, mais maintenant il faut que je trouve l’entrée de mon sas de départ et
que je m’échauffe si je ne veux pas mourir de froid.
08h40 : l’échauffement en
faisant des grands mouvements de bras, c’est pour éliminer le plus de monde
possible avant le top départ ?
08h45 : j’ai chaud.
08h50 : j’ai froid.
08h55 : deuxième
échauffement. Je me marre en entendant quelqu’un, derrière moi, qui dit que le
pont bouge quand on saute tous en même temps.
08h57 : je ne rigole plus,
j’ai le mal de mer.
09h00 : heure officielle du
départ, mais on n’a rien entendu.
09h07 : si on se met sur la
pointe des pieds, et qu’on plisse les yeux, on peut voir une foule en mouvement
qui traverse la Saône.
09h10 : on fait 10 m en
marchant.
09h12 : on fait 10 m en
marchant.
09h15 : on fait 10 m en ma…
09h32 : je suis (enfin) sur
la ligne de départ.
09h33 : je cours.
Deux premiers kilomètres easy,
fanfare, public encourageant… A la fenêtre d’un immeuble, des mecs nous
accompagnent en tapant des casseroles les unes contre les autres (et en
décuvant de leur samedi soir, certainement). De l’autre côté de la Saône, une
foule jaune, orange et bleue, j’ai l’impression qu’ils sont déjà bien loin. Au
3e km, je maudis les fêtards du samedi soir qui nous emm*rdent parce
que leur voiture est coincée, interdiction de circuler. J’ai retraversé la
Saône, je vois qu’il y a encore plein de monde derrière moi, je passe devant
les Subsistances, je repense aux Nuits Sonores. Au 4e km, je ne
pense plus à rien d’autre que cette course et je me demande pourquoi je ne suis
pas allée aux toilettes avant le départ. Au 5e km, je n’arrive plus
à respirer correctement, je zappe l’étape ravitaillement, essayer de boire en
courant = risque d’étouffement (et je dois vraiment aller aux toilettes). Au 6e
km, je meurs de soif, pourquoi ai-je zappé l’étape ravitaillement ? Le 7e
km est interminable, j’ai mal, j’ai soif, je vais faire un chrono tout pourri,
mais je continue, je vois des gens qui arrivent dans l’autre sens, le demi-tour
pour retourner vers l’arrivée est proche, je ne désespère pas. J’attends le
moment où je ferai demi-tour. Je cours toujours tout droit. Aucune trace de ce
virage en épingle. Au 8e km, enfin, je vois ce p*tain de virage à
180°, c’est la fin, j’ai bientôt terminé ma course. Sauf que j’avais oublié la
petite côte devant la fac, et que cette dernière me casse – littéralement – les
jambes. Mais c’est la fin, il ne reste plus qu’1,5 km. Je traverse le Rhône, 9
km au compteur, et là, c’est le drame. On doit passer sous un pont. Pente douce.
Mais quand on descend, il faut remonter après, à nouveau côte sévère qui me
tue. Plus que 500m. Les 500m les plus longs de toute ma vie (ou presque).
Dernière ligne droite, presque au coude à coude avec les coureurs du
semi-marathon (et dire que j’avais osé me demander si je préparais 21 km !
Haha.), un type de l’organisation me dit dans un mégaphone « Souriez
mademoiselle, vous êtes finisher ! » mais je ne
peux pas sourire, je veux juste passer la ligne d’arrivée et boire des litres
d’eau. Ca y est. Je suis passée sous l’arche. Je marche vite, vite, j'ai soif! Et d’un coup, je me sens beaucoup mieux, malgré mes genoux explosés. Je
récupère mes affaires, j’enfile un sweat, je vais voir les premiers
marathoniens arriver, frais comme des gardons, bonne ambiance, tout va bien. Je
rentre. Et arrivée chez moi, après ma douche, je cherche la prochaine course à
laquelle je pourrais participer. Rendez-vous pris le 17 novembre, bingo.
Vivement cette prochaine fois, sans être malade, j’espère, et en me préparant
un peu mieux !
Merci aux organisateurs de ce Run
In Lyon 2013, et à l’année prochaine !
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